Papeete devint la base arrière du C E P,
Moruroa et Fangataufa sites d’essais et Hao, base avancée. Exode rural, crise
du logement, extension du port de Papeete, édification de casernes (militaires
et gendarmes) et de cités pour héberger des milliers de familles venues de l’Hexagone
furent nécessaires et « nécessité fait
Loi ».
L’expansion
qui en a résulté a permis d’installer une administration dirigée par des
gouverneurs, puis par des Hauts commissaires, avant de concéder à l’élite
politique du moment des acquis statutaires que s’évertueront à rejeter une
minorité grandissante hostile à la présence française et l’on peut les
comprendre après analyse objective de cet héritage dont plusieurs pans se
révèlent toxiques.
Juges et
procureurs incarnant la Loi française ont remplacé et bouleversé ainsi l’ordre
ancien, reléguant ceux qui exerçaient cet office avant eux à un rôle subalterne
le plus souvent, quand ils n’ont pas tout simplement été évincés.
Cette aventure humaine a peu à peu sombré
dans l’oubli tant l’assimilation joue son rôle régulateur, descendants de
colons et « colonisés » mêlent leur sang et tous ensemble intègrent
au gré des alliances familiales, la notion de peuple français, abandonnant
celle du statut de peuple polynésien, devenant par voie de conséquence, population
de Polynésie « française ».
La
conquête par les armes se fait dorénavant par le cœur, par l’adoption, mais
elle masque malgré tout comme dans tout peuple colonisé, le mal être et la mise
à l’écart d’une partie des polynésiens éloignés des centres administratifs, de
l’activité économique, du développement, de l’éducation, de la santé…
Certains nationaux ont beau jeux de déclarer
de manière très simpliste que « ce
confetti d’empire colonial jouit d’une manne financière colossale issue de
l’effort budgétaire annuel que Paris consent à verser au gouvernement autonome
d’une collectivité se dirigeant librement et démocratiquement ».
Autre
possession française qui elle avait hérité en son temps d’un bagne où étaient
expatriés les rebuts de la France, la Nouvelle-Calédonie au nom prédestiné,
puisque, elle, n’avait pas eu le mot « française » accolée lors de
son appellation comme ce fût le cas pour la Polynésie devenue
« française » par conquête, protectorat ou annexion.
Ils
auraient pu l’appeler la « Calédonie française », voire la
« Mélanésie française »…
Et
pourquoi pas la « Nouvelle-Polynésie » pour nous ?
Nous y
avons échappé.
Il y a
tant à dire et à écrire encore…
C’est
notre histoire commune.
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