UNE PROMESSE NON TENUE GRAVÉE DANS LES
MÉMOIRES
Charles
DE GAULLE s’engagea à désenclaver l’intérieur des terres en faisant construire
une route traversière ? Chaque polynésien sait qu’elle n’existe toujours
pas. Le projet de route Te Ara Nui et ses opposants qui ont défrayé la
chronique sur le sujet, mobilisera toujours les propriétaires des parcelles
foncières susceptibles d’être dépossédés au titre de l’intérêt général.
La
délégation Polynésienne se rendant à la table ronde sur le nucléaire
pourrait-elle se prononcer sur l’opportunité de rappeler l’engagement pris il y
a cinq décennies afin qu’aboutisse une telle construction de route, non plus
traversière, mais à l’image d’ouvrages construits dans certains Etats, comme
Hawaii, véritables routes suspendues permettant de fluidifier le trafic sur la
côte Ouest ?
Ce projet
d’envergure (véhicules automobiles et/ou monorail) permettrait de réaliser un
second pôle économique avec une meilleure répartition des richesses et
l’implantation des entités privées et administratives actuellement toutes
concentrées sur Papeete et ses communes voisines. La création d’emploi consécutive à cette
construction apporterait un nouveau souffle aux entreprises et faciliterait les
échanges d’une côte à l’autre. La configuration géographique de Tahiti ne
permet pas de militer pour une réelle route traversière comme il en existe par
exemple aux îles Samoa et qui permettent de rejoindre aisément les différents
villages implantés autour de son île principale.
Au-delà des enjeux stratégiques et civils
immédiats qu’a représenté la « maîtrise » de la puissance nucléaire,
pour les forces armées, et la technologie pour les applications dans le domaine
civil en conséquence des données acquises, la Polynésie possède un formidable atout
en étant positionnée au carrefour des axes maritimes empruntés par les flottes
commerciales internationales. Sa zone économique exclusive de
4 804 000 de Km2 a de quoi déclencher à l’international de nombreuses
velléités de partenariat … semblant toutefois encore peu convenir à la France…
Les
travaux titanesques ayant dû être menés sur les sites de Moruroa, Hao et
Fangataufa bouleversant ainsi l’équilibre de leurs communautés en raison de
l’atteinte portée aux us, coutumes, puis immédiatement après, à l’ensemble de
la société « tahitienne », à son économie « bousculée » par
l’arrivée massive de civils et militaires impliqués dans ce long programme, ont
participé avec l’argent déversé à ignorer collectivement les méfaits qu’ils
engendraient et qui ont perdurés.
L’euphorie
d’une économie de comptoir des EFO, suivie de celle du nucléaire après une
brève embellie engendrée par le cinéma américain, dura quelques temps avant que
ne d’épuise l’intérêt pour la France d’exploiter ces lieux largement contaminés
puis de s’en retirer pour n’y assurer qu’une surveillance radiologique depuis
le dernier tir qui embrasa l’aéroport de Faa’a-Tahiti et le centre de Papeete.
En réaction à cette reprise, les franges les plus démunies de la population,
révoltées par cet acte de domination réitéré, se sont livrées au saccage de
certaines infrastructures clés.
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